Autres pages traitant de ces sujets : Référence(s) légale(s) :
AGW 13/06/2013 / AGRBC 10/10/2002 / BVR 09/02/2007


Légionelle - Mesures de préventions (occupant technicien) - La légionelle et les autres installations

Les climatisations ou installations de conditionnement d’air:

La plupart des bâtiments administratifs sont équipés d’une installation de traitement de l’air. Il fournit à l’établissement de l’air neuf qui peut être réchauffé, refroidi ou humidifié suivant les besoins.

Les systèmes de conditionnement d’air peuvent générer un risque d’apparition de légionelle de la même manière que les tours aéroréfrigérantes. En effet, c’est par les humidificateurs d’air ou par la formation de condensats dus au refroidissement de l’air sur les batterie froide qu’une stagnation d’eau peu apparaître dans les bacs de récupération d’eau.

 

Les conditionnements d’air, à l’inverse des tours de refroidissement, injectent l’air traité dans les locaux.

 

·        Humidificateurs à vaporisation par évaporation : L'air aspiré entre en contact avec une grande surface mouillée, il en résulte une évaporation d'une partie de l'eau. L'énergie nécessaire pour le changement d'état ( évaporation ) est puisée dans l'air ambiant,  il s'en suit donc un certain refroidissement.

Ce système implique un entretien soigné du bac de réserve d'eau et du média filtrant. En effet, l'eau recyclée se charge en sels et minéraux et sa concentration augmente au fur et à mesure de l'évaporation. Si les dépôts sont  trop importants l'échange entre l'air et le média se fait mal,   l'humidification devient inefficace et il y a risque de développement de germes. Il existe donc des systèmes de mesure de la conductivité de l’eau raccordé à une vanne de déconcentration permettant l’évacuation des sels en cas de trop forte concentration.

                       

·        Humidificateurs à vaporisation par ébullition. L'humidificateur à vapeur est soit autonome lorsqu'il est équipé d'un générateur de vapeur ou non autonome s'il doit être raccordé à un réseau vapeur existant.  La vapeur est directement injectée  à l'aide de rampes de dispersion perforées d'orifices calibrés. Ce procédé d'humidification  isotherme entraîne localement une augmentation de la température. Les instruments de mesure doivent donc être installés à distance de l'injection vapeur.

Ce procédé implique que la vapeur d'alimentation soit parfaitement sèche et même légèrement surchauffée. La vapeur d'alimentation devra donc passer par un séparateur qui supprimera  les impuretés et un purgeur sera prévu pour éliminer les condensats. La vapeur produite est pure ( sauf si un produit toxique est utilisé pour le traitement chimique de l'eau ) et donc sans odeur et sans   risque de prolifération de germes. En contre partie l'entretien et le coût énergétique de ce système sont importants.

 

·        Humidificateurs  par "brumisation". Sous cette appellation sont regroupés tous les systèmes d'humidification qui utilisent la pulvérisation d'eau; humidificateurs centrifuges, humidificateurs laveurs, humidificateurs rotatifs, humidificateurs à ultrasons, humidificateurs à buses hydrauliques ou à  buses bi-fluides (eau+air).

Humidificateurs centrifuges : un plateau équipé sur sa périphérie de dents est mis en rotation par un moteur. L'eau arrive sur ce plateau et par centrifugation est projetée sur les dents qui la brisent en fines gouttelettes. Le débit unitaire de chaque appareil est limité et les sels dissous dans l'eau sont souvent entraînés dans l'air et viennent se déposer sous forme de poudre sur toutes les surfaces. Les appareils munis d'une réserve d'eau doivent être fréquemment nettoyés afin d'éviter la formation d'algues et la création d' un bouillon de culture pour les bactéries.

Humidificateurs laveurs : ils sont généralement montés dans les centrales de traitement d'air dans un caisson indépendant. Des rampes équipées de buses de pulvérisation humidifient et lavent l'air traversant. Un séparateur de gouttelettes est monté en sortie afin d'éviter l'entrainement des gouttelettes les plus grossières. Le rendement de ces humidificateurs dépend de la qualité des buses utilisées, du dimensionnement du caisson ( vitesse de l'air ) et de la direction de la pulvérisation ( co-courant ou contre courant ). Le bac de rétention demande un entretien soigné si l'on souhaite éviter la prolifération de moisissures, champignons et germes. Les coûts d'entretien et de fonctionnement sont conséquents.

Humidificateurs rotatifs : Ils sont également prévus pour être installés dans des centrales de traitement d'air. Ces humidificateurs, de conception récente, utilisent une buse rotative entraînée par un moteur. L'alimentation de l'eau se fait par le centre de la buse et, sous l'effet de la rotation, la veine d' eau est projetée par des orifices sur un tamis circulaire qui l' éclate en fines gouttelettes. Ces appareils doivent être placés dans l'axe du caisson. L' entretien est limité à la vérification de l' état de la buse et du tamis protecteur. La consommation électrique n'est pas négligeable mais les coûts d'entretien restent limités.

Humidificateurs à ultrasons : Ils se composent pour l'essentiel d'un convertisseur piézo-électrique qui transforme un signal électrique en une oscillation mécanique de haute fréquence ( 1,65MHz ). Appelé aussi transducteur il est placé au fond d'un réservoir d'eau. L' inertie de l'eau ne pouvant suivre la  fréquence de vibration du transducteur, il se produit un phénomène de cavitation qui engendre la formation de micro-bulles. Le débit de ces appareils est faible et leur emploi est pratiquement  limité aux vitrines réfrigérées. L'eau d'alimentation doit être de très bonne qualité et si possible déminéralisée.

Humidificateurs à buses hydrauliques : ils comprennent une pompe haute pression ( 50 à 100 bar ) et des rampes fixes sur les quelles sont installés des atomiseurs hydrauliques. Les orifices des atomiseurs hydrauliques sont de faible section et de ce fait la filtration doit être parfaite car les risques de bouchage sont importants. L'eau d'alimentation doit également être de bonne qualité si l' on veut limiter les interventions. Ces systèmes nécessitent une certaine vitesse d'air et sont généralement utilisés pour la climatisation extérieure dans les pays chauds, l'humidification en serres, ou le refroidissement des bâtiments d'élevage.

 

Humidificateurs à buses bi-fluides : comme leur nom l'indique les buses d'atomisation utilisent deux fluides, l'eau et l'air comprimé. L'air comprimé permet de générer un brouillard très dense de fines gouttelettes. Les pressions d'eau et d'air réglables par une armoire de contrôle permettent  d'ajuster la finesse du brouillard.  Bien que les atomiseurs pneumatiques soient équipés d'une aiguille de débouchage, l'eau doit être parfaitement filtrée et de sa qualité va dépendre la fréquence des interventions. Il sont faciles à mettre en œuvre, les coûts de fonctionnement sont faibles mais la consommation d'air n'est pas négligeable. Ils peuvent être installés soit dans des caissons de conditionnement d'air ou bien directement dans les locaux à traiter. L'absence de réserve d'eau évite toute contamination de l'eau. Au montage, des précautions doivent être prises pour que le brouillard d'eau émis par les atomiseurs ne rencontre pas d’obstacles, ce qui provoquerait une condensation.

 

 

Les points importants pour le risque d’apparition de la légionelle sont :

 

·         Une stagnation de l’eau dans les bacs de récupération parce que l’eau n’est pas bien évacuée ou recyclée.

·         Un mauvais filtrage de l’air à traiter.

·         Apparition de dépôts par le manque d’entretien (boues, tartre, sels,…)

·         La mauvaise qualité de l’eau d’appoint.

·         Un entretien trop faible

·         Humidificateur à réserve et recyclage d’eau

·         Pas de vidange de l’installation en période d’arrêt de l’installation.

·         Des températures d’eau entre 20°C et 60°C

 

Si le système d’humidification est réalisé par injection de vapeur dans l’air, les températures utilisées sont suffisantes pour détruire généralement les micro-organismes.

 

Voici un exemple de conditionnement d’air :

 

Voici quelques exemples d’humidificateurs :

 

 

Analyse de risques

 

Traitements et entretiens

Dès la conception, il faut favoriser le placement d’un filtre bien adapté pour l’air (0,4 µm), l’utilisation d’un humidificateur à vapeur, implanter les prises d’air hors pollution et à l’écart du vent, une purge d’eau permanente et laisser des accès pour l’entretien de tous les appareils.

 

Equipement

Entretien/contrôle

Fréquence

Filtre à air

Vérification de l’état d’encrassement du filtre et changement si nécessaire

1X/mois

Bac de réception de l’eau

Vérification du bon écoulement de l’eau

Vérifier l’état d’encrassement ,nettoyer et rincer avec un désinfectant.

1X/mois (cette fréquence peu être augmentée suivant l’état d’encrassement du bac)

Humidificateur

Inspection de tous les éléments, vidange, nettoyage et rincer avec une solution désinfectante.

1X/mois

Eau d’appoint

Contrôle de la qualité de l’eau d’appoint, l’état des vannes, …

1X/mois

Réseau d’eau pendant l’arrêt

Vidanger le bac, déposer les média (système de ruissellement) et maintenir le siphon rempli.

/

 

Pour la désinfection, il faut choisir un biocide d’activité suffisante, ne réagissant pas avec les matériaux dont est constitué le traitement de l’air.

Dans bien des cas, une solution d’hypochlorite du commerce convenablement diluée (environ 1.000 ppm de chlore actif dans l’eau devrait convenir).

 

Attention, les traitements utilisant des désinfectants nécessitent une coupure de l’installation et un rinçage important pour ne pas faire passer dans l’air le produit chimique.

 

Prélèvement d’analyse pour les légionelles 2X/an au niveau des bacs de réception des eaux.

 

Les fontaines

Les fontaines réfrigérées : Ces équipements sont bien connus pour être des nids à bactéries. La légionelle ne fait pas exception puisque l’on la retrouve fréquemment dans ces équipements. Même s’il n’a pas été prouvé que le fait de boire de l’eau contaminée par la légionelle est dangereux, ce n’est pas une raison pour les laisser s’y développer et contaminer les réseaux ou d’autres installations.

Les mesures de prévention sont un entretien et une désinfection régulière du système (2X/an).

Prélèvement d’analyse pour les légionelles 1X/an.

 

Les fontaines décoratives : Souvent, les fontaines décoratives sont constituées d’un circuit fermé, donc une stagnation d’eau se crée. En fonction de la taille de la fontaine, le jet d’eau peut constituer une source de contamination si la brumisation est importante.

Les mesures de prévention sont un entretien et une désinfection régulier du système (2X/an).

Prélèvement d’analyse pour les légionelles 1X/an.

 

Les installations provisoires ou fixes tels que :

Les installations concernées :

-     bains à remous, jacuzzi ;

-     bains à bulles ;

-     baignoire à brassage ;

-     jeux d’eaux ;

-     cabines douches.

Type d'eau des installations

L’eau à utiliser pour le fonctionnement des installations ci-avant nommées doit être de l’eau froide provenant du réseau d’alimentation en eau destinée à la consommation humaine ou d’une ressource de qualité connue et ce pendant toute la durée de la manifestation.

Recommandation de gestion de risque 

Les recommandations suivantes concernent les systèmes fonctionnant avec une recirculation de l’eau (les équipements à « eau perdue » ne sont pas concernés).
 

Avant l’utilisation

 

Il doit être procédé à un nettoyage et à une désinfection initiale des installations au moyen de procédés adaptés, par exemple en maintenant pendant une durée suffisante une concentration en chlore dans l’eau de l’installation, selon le tableau ci-dessous. L’installation comprend le bassin, le circuit d’alimentation et les filtres.

 

Dose de Chlore et temps de contact recommandé
100 ppm de Chlore   3 heures
 50 ppm de Chlore   6 heures
 25 ppm de Chlore  12 heures
 15 ppm de Chlore  24 heures

Un litre d’eau de javel à 12° chlorométrique contient 38 grammes de chlore. Pour obtenir une solution contenant 100 mg/L de chlore libre par litre d’eau, il est nécessaire de diluer 26 mL d’eau de javel dans 10 L d’eau.

 

Définition de ppm : Unité de proportion = part-par-million. exemple : 100ppm = 100 / 1.000.000 de litre, de kilo( 0,1 mg / L, 0,1 ml / L, ....)

 

Pendant l’utilisation

 

Les installations doivent être maintenues en bon état de propreté pendant toute la durée d’utilisation.

Pendant la phase de fonctionnement de l’installation, il est demandé de maintenir en permanence entre 2 et 3 mg/L de chlore ou d’utiliser tout autre désinfectant ayant un effet équivalent vis à vis des légionelles sous réserve que soient garanties la non-toxicité pour l’homme du produit émis dans les aérosols et la non-toxicité du rejet dans l’environnement.

 

Pour obtenir une solution contenant 2 mg de chlore par litre d’eau, il est nécessaire de diluer 5 mL d’eau de javel à 12°Cl dans 100 litres d’eau.

Passer à la suite du dossier : "Mesures de préventions (occupant technicien) - Prévention des risques professionnels