Bien que le législateur n’ait imposé
qu’un exercice d’évacuation annuel, l’expérience nous apprend que
cette périodicité est insuffisante. Le déplacement en bon ordre de
plusieurs dizaines de personnes, voire de centaines, en un minimum de temps,
de l’intérieur d’un bâtiment vers l’extérieur, ne peut être obtenu
automatiquement sans une information préalable des occupants et sans
exercices d’évacuation périodiques.
Il est donc recommandé
d’effectuer un exercice d’évacuation trimestriel dans les établissements
assurant un hébergement nocturne et/ou organisant un enseignement.
La réussite d’une évacuation
dans les conditions optimales de sécurité et ce, dans le temps normalement
requis avant l’apparition des situations dangereuses, exige de la discipline.
Les consignes d’incendie
doivent être respectées entièrement et les ordres émis par les divers
responsables de l’évacuation doivent être exécutés avec empressement,
sans mauvaise volonté.
Afin d’éviter les difficultés
d’ordre psychologique, le dirigeant de l'équipe d'intervention doit bénéficier
de l’appui sans réserve de la direction s’il veut imposer un minimum de
discipline ou d’organisation.
Tout chef d’établissement se doit d’être
sensible aux problèmes rencontrés dans l’organisation d’un exercice
d’évacuation. Sa présence s’impose lors des exercices d’évacuation.
En accord
avec la direction, le dirigeant de l’équipe d’intervention détermine
un jour et une heure où l’établissement est occupé dans son
ensemble. Au jour fixé, toutes les personnes présentes dans les
bâtiments sont informées avant l’organisation de l’exercice
d’évacuation.
Dans le cas des bâtiments recevant
du public, il est conseillé d'opter pour le jour de fermeture au
public du bâtiment.
Au préalable, tous
les membres du personnel recevront des informations concernant
:
le ou les itinéraires
d’évacuation à emprunter. ;
la conduite à tenir lors de
l’évacuation.
Les
consignes particulières sont données ou rappelées aux équipiers
d'intervention.
Un quart d’heure
avant le début de l’exercice, les " contrôleurs " se réunissent.
Ces personnes,
membres des personnels de l’établissement ou invités, sont
informées des faits précis qu’elles devront observer et
consigner dans le documents suivant :
L’exercice
d’évacuation est déclenché par l’un des " contrôleurs " chargés de
remplir la feuille de contrôle " déroulement de l’exercice ".
Aucune fumée, aucun feu ne pouvant
être produit dans le bâtiment, l’exercice débute par un jeu de
rôle à l’endroit où le feu est supposé se déclarer.
Aux occupants d’un local est posée
la question suivante " Ceci est un exercice d’évacuation. Le feu
s’est déclaré dans votre local. Que devez-vous faire? ".
Après l’exercice,
une réunion est tenue pour dresser le bilan du déroulement de
l’évacuation. Participent à cette réunion:
la Direction ou un représentant
de l'autorité ayant pouvoir de décision en la matière,
le dirigeant de l'équipe
d'intervention,
le conseiller en prévention
local, (si ce dernier ne dirige pas l'équipe d'intervention),
le préposé à l’annonce au
service d’incendie,
toutes les personnes ayant
rempli une feuille de contrôle,
le ou les représentant(s) du
service d’incendie (éventuellement),
Remarques
relatives à l'organisation du premier exercice d'évacuation
Ce premier exercice d’évacuation
est avant tout un essai de mise en oeuvre des dispositifs
d’alerte et d’alarme ainsi qu’une reconnaissance des
diverses voies d’évacuation possibles. Il est plus axé sur
le respect des consignes que sur la vitesse d’exécution.
Si nécessaire, l’exercice d’évacuation
peut se réaliser en plusieurs phases, par exemple: étage par
étage ou aile par aile.
L’éclairage n’est jamais coupé
au cours d’un premier exercice.
Les accès aux issues ne sont
jamais verrouillés et les dégagements ne sont jamais encombrés
volontairement.
Les échelles de secours ne sont
pas utilisées lors d’un premier exercice surtout si elles
desservent plusieurs étages et sont à volées droites non
contrariées. Les personnes appelées à les utiliser doivent
avoir subi un entraînement préalable et progressif en les
empruntant à partir du premier étage, du deuxième étage,
etc.
Les services de police communale
et des pompiers sont avertis.
Lors de
l’organisation de l’exercice d’évacuation suivant, dans le
courant du second trimestre, seuls les membres des personnels sont
informés au préalable de la date de l’exercice.
Enfin, dans le courant du troisième
trimestre, doit se dérouler un exercice qui n’est connu
d’aucune personne à l’exception du personnel de direction et du
dirigeant de l'équipe d'intervention. Néanmoins, des dispositions
sont prises pour que l’on prévienne les personnes dont l’état
nécessite des mesures et précautions particulières (malades
cardiaques, femmes enceintes, personnes handicapées, etc.)
Les conditions d’évacuation
sont modifiées à chaque exercice:
en variant les hypothèses de
sinistre et les itinéraires d’évacuation;
en condamnant certaines sorties
(cette condition d’évacuation ne peut jamais être matérialisée,
la simulation se faisant par la présence physique d’une
personne);
en ne faisant fonctionner que l’éclairage
de sécurité (la coupure de l’éclairage artificiel ne se
fera qu’après plusieurs exercices et information des
occupants au préalable);
en faisant jouer le rôle de
" disparus " à un certain nombre
d’occupants; etc ...
Ce document sera classé dans le
registre de sécurité qui doit être tenu dans chaque établissement.
Réussite
de l'exercice d'évacuation :
L’exercice
peut être considéré comme réussi si :
l’évacuation complète du bâtiment
s’est opérée endéans le délai prédéterminé (selon
l'importance et la structure du bâtiment) qui suit le signal
d’alarme;
la liste complète des" personnes
manquantes " est à la disposition des pompiers dès
leur arrivée;
les constations reprises sur les
feuillets de contrôle sont positives.
Si l’exercice est considéré
comme non réussi :
on y apportera toutes les
corrections et améliorations nécessaires aux consignes et à
l’organisation.
L’exercice sera recommencé dès
que possible.
Remarques
Il y a lieu de faire preuve de
discernement dans la détermination de l’heure à laquelle se
déroule l’exercice d’évacuation afin de prévenir les
manifestations de mauvaise humeur et le manque d’empressement
qui rendraient l’exercice inefficace.
Une fois par an, le service
régional ou communal d’incendie est invité à envoyer un délégué
pour assister à un exercice d’évacuation afin que le
représentant du service d’incendie puisse ajouter ses remarques
éventuelles au rapport d’évaluation de l’exercice d’évacuation.
Dans un ensemble de bâtiments sans
communication, on n’évacue, dans le cas le plus défavorable,
qu’un seul bâtiment à la fois. Mais l’alerte est donnée
suffisamment tôt dans les bâtiments voisins de façon telle que
l’évacuation puisse s’opérer dans le calme si l’incendie risque
de s’étendre ou si l’évacuation est jugée nécessaire par le chef
d’établissement, le dirigeant de l'équipe d'intervention ou les
pompiers.
Mesures particulières aux
établissements d'enseignement et assimilés, IPPJ et centres ADEPS
Dans les établissements cités
ci-dessus, avant de procéder au déroulement d’un premier
exercice d’évacuation, les titulaires de classe, les chargés de
cours, les éducateurs et les moniteurs recevront des instructions
concernant :
Le ou les itinéraires d’évacuation
à emprunter.
Les recommandations à communiquer
aux élèves, internes ou occupants avant l’exercice: " Dès
le signal d’alarme, cessez toute activité, débranchez vos
appareils (facultatif), fermez les fenêtres, quittez les lieux,
fermez les portes, suivez les instructions de votre professeur (éducateur) ".
La conduite à tenir lors de l’évacuation
:
Vérifier que le local que
vous quittez est bien vide;
Vérifier s’il n’y a
personne dans les W-C, ou dans les locaux isolés;
Veiller à venir en aide aux
handicapés physiques;
Veiller à ce que les portes
soient bien fermées après votre passage.
Veiller à ce qu’aucune personne
ne s’écarte de l’itinéraire en canalisant aux mieux la
circulation vers les issues.
Il est rappelé qu’en ce qui
concerne les internats scolaires, le
premier exercice d’évacuation
doit obligatoirement être organisé dans le courant du mois qui
suit la rentrée scolaire.
Durant les mois où les conditions
atmosphériques sont particulièrement défavorables (en
principe de novembre à février), les exercices d’évacuation
effectués dans les internats peuvent se limiter à l’exécution
de la manœuvre se déroulant à l’intérieur des bâtiments;
la suite de l’exercice d’évacuation se passant à l’extérieur
pour être simplement expliquée aux internes.
Si les circonstances le
permettent, l’entraînement à évacuer un bâtiment moyennant
l’utilisation des échelles de secours peut être effectué
dans le cadre du cours de gymnastique.
Les services de police communale
sont avertis.
Les recommandations pour déterminer
l’heure la plus appropriée pour organiser un exercice d’évacuation
dans un établissement d’enseignement peuvent être fixées
comme suit :
pour un externat, l’exercice
est organisé de préférence quelques minutes avant la fin
d’une période de cours et en dehors des sessions
d’examens ou de contrôles ;
quant à un internat,
l’exercice peut être effectué soit en début de soirée,
soit peu de temps après le coucher ou soit le matin, peu de
temps avant le lever.
Dans les établissements d’hébergement,
il est recommandé que:
les pensionnaires soient
habitués à disposer chaque soir au même endroit, leurs vêtements,
chaussures, argent et papiers personnels afin qu’ils
puissent les emporter sans perdre de temps en cas d’évacuation
nocturne;
en procédant à l’évacuation
nocturne, les pensionnaires puissent se saisir d’une
couverture;
les membres du personnel
auxiliaire d’éducation et de surveillance soient en
possession d’une lampe de poche, à tenir à portée de
main, même si les locaux sont pourvus d’appareils d’éclairage
de sécurité.