Légionelle - Mise au point sur la légionelle - Le réservoir de
légionelles
1.
Sources de contamination :
Les tours de
refroidissement et les climatiseurs: aux premiers jours chauds de l'été, les systèmes de
climatisation redémarrent et les bactéries qui se sont multipliées dans
la tuyauterie pendant les mois d'inactivité se dispersent dans l'air que
la population respire entraînant ainsi des mini-épidémies.
L'eau de robinet
provenant des grands réservoirs peut être responsable de mini-épidémies.
Les chauffe-eau
électriques (ceux au gaz ou au mazout semblent épargnés) de type cumulus ou ballon
d'eau chaude sont responsables de cas isolés (ou sporadiques).
Les bains à remous type
jacuzzi.
Les fontaines
réfrigérantes.
Les fontaines
décoratives.
Les pommes de
douche.
2. Autres
localisations :
Sédiments, sol humide, boues d'épuration, compost.
Plans d'eau douce naturels (mares, étangs) des zones tropicales.
Plans d'eau douce artificiels.
Rivières.
ABSENCE chez les animaux, dans l'eau de mer et dans la terre sèche.
3.
Facteurs favorisant la prolifération de la bactérie :
Eau stagnante (bras mort, réservoir, bac de condensation, éléments
obstruant un réseau).
Température de 20 à 45°C.
Biofilm. (couche de micro-organismes, contenus dans une matrice solide,
se formant sur des surfaces en contact avec l’eau)
Ions ferriques, zinc, aluminium, précipitation du calcium (tartre) et
magnésium.
Caoutchouc, silicone et certains plastiques.
4.
Facteurs défavorisant la prolifération de la bactérie :
Recirculation permanente pour éviter la
stagnation.
Température en dehors du domaine
20-45°C.
Ions d'argent et de cuivre.
Brome.
5.
Croissance de la bactérie :
Dans
certaines installations, les conditions telles que la température, le temps
de séjour et la présence de dépôts peuvent favoriser la croissance de la
bactérie.
Une
autre caractéristique des légionnelles est leur possibilité de parasiter
d’autres organismes telles qu’amibes, microalgues afin de survivre. Ce qui
rend la désinfection difficile. Des amibes infectées pourraient constituer
un réservoir pour légionella.
Pour
proliférer, les légionelles ont besoin de fer (idéalement 1 à 5 mg/l), et de
certains acides aminés tels que la cystéine et la sérine. C’est pourquoi la
présence de corrosion, matière organique, tartre et autres dépôts,
micro-organismes sont des paramètres qui influencent directement leur
prolifération.
Dans
des conditions idéales, le nombre de légionelles double toutes les 3 à 4
heures environ. Ce qui correspond à un taux de croissance relativement lent
(comparativement à d’autres bactéries telles que Escherichia coli qui ont un
temps de génération de 15 à 20 minutes seulement).
Le
nombre de légionelles dans les ballons de stockage à 35°C/45°C peut
augmenter jusqu’à 10.000, 100.000 et parfois 1 milliard par litre lorsqu’il
y a des boues au fond du ballon.
Aucune
analyse de l’eau froide au compteur à l’entrée du bâtiment n’a mis en
évidence la présence de légionelles (< 5 germes/litres). Dans les
installations unifamiliales, le problème est quasi inexistant, c’est
pourquoi il n’est souvent pris en compte que les stockages d’eau chaude
sanitaire supérieurs à 300 litres.
Ci-après, le tableau de la croissance de la bactérie suivant la
température :
Température (°C)
Comportement de cette bactérie à cette température
< 20°
Reste inerte
20 à 45°
Croissance
30 à 40°
Température idéale pour la croissance de la bactérie
> 50°
Croissance fortement ralentie
60°
Tuée en ±
2heures (réduction d’un facteur 1000 du nombre de germes)
70°
Tuée en 20-30 secondes (mais un temps de contact de 3-4
minutes est en réalité souvent nécessaire pour obtenir une réduction
d’un facteur 1000 du nombre de germes)
6.
Mécanisme de croissance et de décrochage du biofilm :
Couche limite et biofilm
La couche limite est une zone au contact avec les matériaux,
particules solides ou liquides (huile...), qui est relativement peu
perturbée par le fluide en circulation.
Dans une canalisation, la situation peut être résumée par le schéma suivant:
Il apparaît clairement que, au niveau de cette couche limite,
certaines réactions physico-chimiques peuvent avoir lieu ainsi que des
développements bactériens majeurs.
Selon l'épaisseur de la couche, on peut rencontrer aussi bien:
·un
développement de biofilm, biofilm pouvant intégrer des légionelles,
·des
corrosions localisées, provenant d'une interaction entre l'eau, les
bactéries et les parois,
·un
échauffement local de l'eau. C'est le problème classique des réseaux d'eau
froide. Les légionelles se développent dans les eaux tièdes et il est
communément accepté par les spécialistes que la température minimale de
l'eau pour un début de croissance est 20 °C (25 °C pour de nombreux
auteurs). Il n'est pas rare, pour une eau froide distribuée dans un réseau
public, avant le compteur ou dans la partie privée, dans un bâtiment ou un
hôpital, de "prendre" 2 voire 3 °C.
Cette température est une température moyenne qui ne reflète
pas la situation au niveau des parois. La couche limite, parfois épaisse de
plusieurs centaines de µm, peut se réchauffer de 5 à 10 (voir plus) °C.
Des décrochages du biofilm avec réduction de l'épaisseur de
la couche limite arrive lors de variations rapides de la turbulence de l’eau
dans les conduites.
Le document suivant montre le mécanisme de formation du
biofilm à travers un dessin:
Accrochage, équilibre des bactéries et formation du biofilm